Les femmes sont le pilier de l’économie camerounaise basée sur les ressources naturelles. Elles jouent un rôle essentiel dans l’agriculture et l’élevage, ainsi que dans la transformation des produits forestiers. Malgré cela, les femmes sont régulièrement exclues des processus décisionnels qui affectent directement leurs moyens de subsistance. La gestion communautaire du paysage peut garantir que les femmes aient la place qui leur revient à la table des négociations.
Les études révèlent à plusieurs reprises que la promotion des droits de la femme est essentielle à la transformation durable des économies rurales. La réduction de l’écart entre les sexes, par l’égalité d’accès à l’éducation, au financement, aux droits fonciers et à la formation aux pratiques de gestion durable des terres, améliore non seulement la vie des femmes rurales, mais présente également des avantages plus larges pour l’ensemble de la communauté et les paysages environnants, notamment de meilleurs rendements pour les terres agricoles existantes, de meilleurs revenus et des paysages plus sains.
Pourtant, les femmes sont encore largement sous-représentées dans tous les domaines, qu’il s’agisse des entreprises rurales, des organes de représentation des communautés ou des organisations de la société civile. Si des mesures ciblées ne sont pas prises pour promouvoir leur participation aux initiatives de développement durable, les femmes demeureront exclues.
C’est pourquoi ce projet, ainsi que le projet connexe « Promouvoir la gestion communautaire des paysages au Cameroun », donne la priorité aux efforts visant à promouvoir les femmes en tant que leaders communautaires et pionnières de la durabilité.
Localisation
Cameroun: Mont Bamboutos
Période
2020-2023
Objectifs du projet: Des femmes comme pionnières de la durabilité
L’objectif de ce projet est de renforcer les droits économiques et sociaux des femmes et des jeunes (en particulier des jeunes femmes) dans le paysage du Mont Bamboutos par la promotion de la gestion communautaire et écologiquement durable des paysages.
En étroite collaboration avec les communautés locales et nos partenaires de projet de première ligne, ACREST et SAPED (voir ci-dessous), Rainforest Alliance a pour objectif de :
- Assurer la pleine participation et l’égalité des chances en matière de leadership pour les femmes à tous les niveaux du processus décisionnel dans les comités de gestion des paysages (CGP) et autres organisations communautaires
- Améliorer les compétences techniques et stimuler la productivité des entreprises locales dirigées par des femmes, en mettant l’accent sur l’agriculture durable, les produits forestiers non ligneux et les solutions en matière d’énergie renouvelable
Les bénéficiaires
Cette initiative bénéficiera à 3 000 personnes, dont 1 500 femmes, dans le paysage du Mont Bamboutos, qui dépendent des ressources naturelles pour leur subsistance. Le projet travaillera plus précisément en collaboration directe avec :
- 250 femmes et jeunes (au moins 80 % de femmes) impliqués dans la production agricole au niveau communautaire.
- 50 femmes de cinq entreprises locales dirigées par des femmes (où les femmes occupent au moins 50 % des postes de direction) qui transforment des produits agricoles/forestiers ou proposent des solutions en matière d’énergie renouvelable.
- Dix organisations communautaires de base (OCB) et cinq organisations de la société civile (OSC), y compris SAPED et ACREST.
Impacts escomptés: Femmes et communautées renforcées pour des paysages vivants
L’objectif principal de ce projet est d’améliorer les droits fonciers et le pouvoir de décision des femmes rurales dans le paysage du Mont Bamboutos, ce qui permettra d’augmenter les rendements et les revenus des femmes et de la communauté en général.
Pour ce faire, le projet s’efforcera d’atteindre les objectifs suivants:
- Une forte représentation des femmes dans la gestion communautaire du paysage
Un comité de gestion du paysage (CGP) sera mis en place—avec la participation des parties prenantes concernées—avec pour rôle de veiller à ce que des processus de décision collaboratifs, sensibles au genre et informés soient adoptés au niveau local. Les membres seront formés sur les questions d’égalité des sexes et sur la manière de prendre des mesures positives contre la discrimination. L’objectif est de veiller à ce qu’au moins 30 % des membres du CGP soient des femmes, qui recevront une formation complémentaire pour assurer une représentation maximale. - De meilleures opportunités économiques pour les femmes dans les entreprises locales
Au moins cinq entreprises locales dirigées par des femmes seront créées et/ou soutenues. Les participants seront formés à des techniques de transformation plus durables afin d’améliorer la qualité et la valeur marchande des produits agricoles et forestiers locaux tels que l’avocat, le miel, les épices et la volaille. Cela permettra ensuite de créer des opportunités économiques pour 250 autres femmes adultes et jeunes (80 % de femmes) dans le domaine de la production agricole locale.
Le projet formera également des jeunes à la production de solutions d’énergies renouvelables, telles que le biochar (fabriqué à partir de déchets agricoles), les séchoirs solaires et les fours de cuisson moins gourmands en énergie.
- Une plus grande sensibilisation aux questions d’égalité entre les sexes, tant au niveau local que national
À la fin du projet, les principales parties prenantes locales et nationales auront une meilleure connaissance des droits sociaux et économiques des femmes et reconnaîtront le rôle essentiel des femmes et des jeunes dans la gestion communautaire du paysage, ainsi que les avantages supplémentaires qu’une telle inclusion comporte pour l’ensemble de la communauté.
Point de contact
Nadège Nzoyem
nnzoyem@ra.org